PACinfo: Où sont passés les 10 milliards de la PAC?

Le 13 janvier 2010

9,94 milliards, c’est un netbook pour chaque Français. C’est le train gratuit pour tous pendant 6 mois. C’est le feu d’artifice du 14 juillet (celui du Champ de Mars, hein, pas de Agen) tous les jours de l’année dans toutes les capitales de région. C’est aussi ce que reçoit la France tous les ans au titre [...]

9,94 milliards, c’est un netbook pour chaque Français. C’est le train gratuit pour tous pendant 6 mois. C’est le feu d’artifice du 14 juillet (celui du Champ de Mars, hein, pas de Agen) tous les jours de l’année dans toutes les capitales de région.

C’est aussi ce que reçoit la France tous les ans au titre de la politique agricole commune. OK, on paye moins qu’on ne donne. Mais ca signifie que les autres prétendants à des subventions européennes sont désavantagés (régions, associations) puisque Bruxelles essaye d’aplanir le solde net de chaque pays.

Malgré des sommes colossales et des enjeux qui dépassent largement l’agriculture, les contribuables ne reçoivent que peu d’info de qualité. Depuis maintenant 9 mois, la liste des bénéficiaires de la PAC est en ligne. Le site farmsubsidy.org l’a même remise en forme, pour que les internautes ne soient pas obligés de subir le site du ministère de l’agriculture. Malgré cette manne d’info, les journalistes français se sont montrés très circonspects.

Pourtant, l’OLAF (les incorruptibles de l’Union) a trouvé en 2006 que 48% des vaches slovènes n’existaient que sur les formulaires de demande de subvention. Plus tôt, c’était les Irlandais qui faisaient tourner leurs moutons d’exploitation en exploitation pour toucher plus de sous. Selon toute probabilité, les chiffres de la PAC recèlent bien d’autres histoires salaces.

L’année dernière déjà, j’avais lancé un ballon d’essai pour un projet de datajournalisme sur la PAC, sans résultat. J’ai mené depuis une plus grande étude de faisabilité, mais je ne peux pas aller plus loin, faute de temps et d’argent.

mokup

Je balance ici mes plans, dans l’espoir qu’un codeur (ou, qui sait, un rédac chef) la reprenne et la développe.

1. Récupérer les données

Construire un programme pour récupérer les 135.000 points de données, c’est long. C’est pour ca que farmsubsidy.org a déjà fait le boulot et vous offre une base Access à peu près propre. (Le lien vers le fichier zip si vous le demandez dans les coms).

2. Localiser les bénéficiaires

La base nous donne le nom et la commune du bénéficiaire. On peut donc les chercher dans l’annuaire.

  • Les Pages Blanches nous offrent les adresses.
  • L’API de Google Maps nous permet de les placer sur la carte.

3. Trouver des données hyperlocales (niveau: facile)

Pour chaque territoire, il serait intéressant de voir si les subventions reçues s’éloignent de la moyenne nationale.

Grâce à de telles données, le journaliste et l’utilisateur peuvent très vite identifier les zones s’éloignant sensiblement de la moyenne. Et commencer à enquêter.

4. Trouver des données hyperlocales (niveau: difficile)

  • société.com ou Infogreffe possèdent suffisamment d’infos sur les entreprises pour pouvoir établir des stats significatives sur le ratio subvention/chiffre d’affaire. Mais ces sites sont loin d’être complets ou structurés.
  • Le cadastre en ligne est une mine d’infos sur la structure des communes et des exploitations. Mais je n’ai pas encore trouvé de moyen de l’interroger automatiquement.
  • Wikipédia et sa petite sÅ“ur structurée dbpedia peuvent aussi se rendre utile, en donnant par exemple la couleur politique d’une commune.

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